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L'Info ATTAC

source:

http://attac.org

 

 

OGM

Le blé

Les betteraves

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OGM ce qui est réellement en jeu


La réflexion doit mener à l'action.

  1. . OGM : le nouveau miracle scientifique ! Les Organismes Génétiquement modifiés (OGM) sont des micro-organismes, plantes ou animaux auxquels on a ajouté ou retranché un ou plusieurs gènes pris dans une autre espèce ou un autre règne (exemples : un gène d'un poisson arctique dans une tomate, gène d'un scorpion dans le maïs, de méduse dans le tabac, recherches en cours pour insérer un gène humain dans la vache pour obtenir la production d'un lait proche du lait maternel.).

Pour la première fois, les chercheurs sont capables de transférer directement des gènes ou des séquences de gènes entre espèces différentes : ceci n'a rien à voir avec la sélection classique où les croisements étaient forcément intraspécifiques, à quelques exceptions près (blé + orge qui donne le triticale par exemple). Le champ des retombées potentielles de ces techniques semble illimité. En voici quelques exemples, bien loin de l'exhaustivité : · en élevage et en agriculture, augmentation potentielle de la production grâce à une croissance plus rapide des plantes et des animaux (comme les saumons anglais qui grandissent quatre fois plus vite (AFP, 29 juillet), une résistance accrue des plantes et animaux aux maladies et ravageurs, une meilleure adaptation à des milieux arides ou salinisés. le tout sans recours aux pesticides donc avec une meilleure protection de l'environnement. · en médecine, production de médicaments grâce à certaines plantes ou animaux transgéniques, et possibilité même de vacciner les populations humaines via des aliments transgéniques ; production d'organes en vue de greffes humaines via la modification génétique de certains animaux pour éviter les rejets de greffes (xénogreffe) ; identification dès la naissance des gènes responsables de certaines maladies avec possibilité de les changer. Production de molécules à des fins thérapeutiques (l'insuline par exemple est produite depuis plus de dix ans par génie génétique) · en application agroindustrielle, dans la fabrication des fromages avec la production de levures pour la fermentation lactique par exemple. Mais si ces OGM sont si merveilleux, pourquoi autant de débats, de résistances

2.OGM : des risques incalculables

1. Brevetage du vivant : le hold up ! Les grosses firmes pharmaceutiques, semencières, chimiques. ne s'y sont pas trompées : depuis quelques années, elles se sont toutes lancées à corps perdu dans " les sciences du vivant ", et sont l'objet d'une concentration sans précédent : Novartis, Monsanto, Du Pont, Pioneer Hi-Breed, AgrEvo, Aventis, sont les noms les plus souvent cités dans ces regroupements. Seulement voilà : bien que l'on ait mis au point des méthodes quasi automatiques de séquençage des gènes, ces recherches nouvelles coûtent cher, très cher. Et elles ne seront rentabilisées que par leurs applications industrielles : d'où la nécessité dans le système économique actuel de breveter chaque découverte, pour en toucher les dividendes. Conséquence : l'agriculteur doit racheter sa semence chaque année au semencier (600 agriculteurs sont d'ailleurs poursuivis aux Etats Unis et au Canada pour avoir re-semé des graines transgéniques, sans l' autorisation des détenteurs des brevets), telle plante ne peut plus faire l'objet d'amélioration car ses gènes sont pour la plupart déjà brevetés, telle recherche publique ne peut plus s'effectuer sans l' autorisation de telle firme privée, bref, le brevetage du vivant entraîne la privatisation d'un patrimoine collectif, la vie : c'est un véritable hold-up. Comble de l'aberration des brevets : on en arrive, par des voies détournées, à breveter tout à fait légalement des gènes humains, issus de populations aux caractéristiques typées (comme cette tentative du brevetage de gènes de la population de Papouasie Nouvelle Guinée, ou encore d'Islande, ou encore le brevetage de certains gènes d'individus malades, et ce à leur insu !).

2. Risques pour les écosystèmes Il est aussi prouvé qu'une plante transgénique (ou OGM) peut parfaitement transmettre ses nouveaux gènes à une autre plante, soit de la même espèce (pollinisation croisée intraspécifique), soit d'une espèce voisine (interspécifique). C'est ce qu'on appelle la pollution génétique ". Contrairement à toutes les autres pollutions créées par l'homme, celle-ci est irréversible : elle se transmet en effet de plantes en plantes sans qu'aucun contrôle ni système de marche arrière ne soient possible ! Ainsi, il est prouvé qu'un colza résistant à un herbicide peut transmettre cette résistance à certaines mauvaises herbes apparentées, comme la ravenelle, en une seule génération. A terme, ces mauvaises herbes seront donc résistantes à l'herbicide, et envahiront alors l'écosystème. Ainsi encore, les agriculteurs, notamment ceux pratiquant l' agriculture biologique, utilisent depuis longtemps un insecticide naturel (le Bt) en petite quantité contre un insecte ravageur du maïs : la pyrale. Il existe aujourd'hui un maïs transgénique, appelé maïs Bt, qui produit, tout au long de son cycle et dans toutes ses cellules, cet insecticide naturel. Il est prouvé que la pyrale, au contact constant de ce maïs, mute rapidement, devenant ainsi à terme résistante au Bt. Du même coup les agriculteurs se retrouveront privés de ce moyen naturel de contrôle.

3 Risques dans l'alimentation et la santé : Un des risques principaux est qu'un des gènes insérés passe, par l'alimentation, à des êtres humains ou à des animaux d'élevage auxquels on donne ces nourritures. De nombreux scientifiques s'alarment par exemple des possibilités de transmettre à l'humain ou aux animaux le gène de résistance à un antibiotique (pour cette raison, l'Union européenne vient d'ailleurs d'interdire toute addition d'antibiotique dans l'alimentation animale, comme c'était monnaie courante jusqu'à présent). Face à ces doutes, c'est le principe de précaution qui doit jouer, et de nombreuses années de recherche seraient encore nécessaires avant de prouver l'innocuité des OGM. Mais pour quoi faire ? Nous savons déjà produire une alimentation saine et de qualité !

4 Risques liés à la technique de transgénèse: Il existe plusieurs techniques d'insertion de gènes. L'une d'entre elles consiste à modifier un virus pour qu'il insère les gènes nécessaires. Malgré les précautions des chercheurs, il est prouvé que ces nouveaux virus sortent régulièrement des laboratoires. Nous prenons donc de gros risques de disséminer dans la nature de nouveaux virus pathogènes. Une autre technique consiste à insérer les gènes à l'aide de " canon à microbilles " : c'est une technique très aléatoire qui ne permet pas de connaître exactement la nouvelle construction génétique obtenue en laboratoire. Ces imprécisions peuvent entraîner de graves perturbations dans le fonctionnement des organismes créés, perturbations impossible à évaluer a priori.

III - Les citoyens s'organisent Si aux Etats-Unis on trouve déjà plus de 20 millions d'hectares semés en plantes transgéniques (essentiellement maïs, soja et coton), il n' en va pas de même en Europe où la résistance contre l'introduction des OGM, de plus en plus forte, a obligé les politiques à adopter des réglementations plus restrictives. C'est ainsi qu'en Europe ne sont autorisées que quelques variétés de plantes transgéniques, et que les surfaces semées (20 000 ha en Espagne, 2000 en France.) sont encore faibles. Mais ne soyons pas dupes : les multinationales des biotechnologies constituent un puissant lobby, et les collusions avec les politiques sont nombreuses, comme on a pu le prouver récemment entre la Food and Drug Administration (FDA) et Monsanto (voir le Courrier International du 1er au 7 juillet 1999) Face à ces puissants intérêts financiers, la résistance citoyenne s' organise, sur différents plans : · par des actions d'informations : circulation de l'information via des fora, des pages Internet, des bulletins spécialisés, lettres aux administrations pour avoir accès aux textes de lois.publication d' articles dans la presse, convention d'Arrhus · des actions juridiques : contestation par Greenpeace de la légitimité de certaines autorisations d'OGM devant le Conseil d'Etat qui lui a donné raison · des pétitions contre le brevetage du vivant · des destructions d'essais de plantes transgéniques, de plus en plus nombreuses · . Cependant ces foyers de résistances, même s'ils sont souvent efficaces, restent minoritaires et dispersés. Nous souhaitons, par l' intermédiaire de ce Forel, contribuer dans un premier temps à répondre au maximum d'interrogations, puis définir ensuite des actions communes, notamment contre le brevetage du vivant et les chimères génétiques. Lexique : Les biotechnologies : technologies du vivant. La biotechnologie englobe tous les procédés qui utilisent de la matière vivante comme agent de production (A. Apotecker). Le génie génétique :ensemble des techniques visant à introduire un gène étranger dans un organisme pour modifier son matériel génétique. Le génome est l'ensemble des gènes d'un organisme, portés sous forme d'une séquence spécifique d'ADN sur les chromosomes. Le nombre des gènes est encore largement incertain, compris entre 60 000 et 100 000. La génétique est l'étude des gènes et des lois qui gouvernent l'hérédité. La génomique est l'étude de l'ensemble des gènes. Elle explore le fonctionnement global de toute la génétique. Le génotypage consiste à caractériser, dans l'ADN, la variation génétique entre des individus, à étudier la transmission des variantes entre parents et enfants et à établir une corrélation entre ces informations et les caractères héréditaires. Le séquençage est le décryptage du génome, établissant la succession des nucléotides (3 milliards dans le génome humain). Il permet d'établir la structure primaire de l'ADN et de découvrir en son sein la présence de gènes, c'est-à-dire de séquences qui spécifient la synthèse des protéines.

plants diploïdes : 14chromosomes

plants triploïdes : 21 chromosomes

plants tétraploïde : 28 chromosomes.

plants exaploïde :42chromosomes

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" A qui appartient le blé ? "

De: John.La-Gambille

Le blé n'est pas une plante spontanée. Plante exaploïde à 42chromosomes, il n'est en rien le produit d'une évolution "naturelle". Ainsi, il y a encore 12 000 ans, le blé n'existait pas. Aucune trace sur terre. Or, 2 000 ans plus tard, il y a environ 10 000 ans, le blé tel que nous le connaissons est largement cultivé au Moyen Orient et ne va pas tarder à l'être en Égypte. Nous savons aujourd'hui que ce bienfait de la nature pour l'humanité, est issu d'une plante sauvage.

L'Ægylopse pousse toujours, on la rencontre un peu partout au. Moyen Orient. Sorte de grande céréale particulièrement rustique mais fort peu productive, à un rang de grains. Elle est classée dans la catégorie des plantes diploïdes à 14chromosomes. Voici l'ancêtre de notre blé,chanvre, cannabis, OGM,bioloqic, tel qu'il fut identifié tout naturellement par les botanistes, sans que l'on se pose trop de questions sur les conditions qui avaient conduit à son évolution.Jusqu'au jour où un laboratoire entreprit de reproduire, à partir du plant original, le processus de cette transformation.

Honneur à la recherche française, au CNRA de Versailles (devenu INRA),et au laboratoire de M. Bustaret, où M. Jolivet décida d'entreprendre la synthèse du blé à partir de l'Ægylopse. Recherche qui lui prit tout de même près de vingt ans. Elle a permis de montrer, contre toute attente, que cette plante artificielle était le produit d'une manipulation génétique extrêmement sophistiquée. Que seuls nos laboratoires modernes, avec les connaissances actuelles et une technologie de pointe étaient capables de mener à bien. Jugez-en plutôt.

La manipulation a consisté à augmenter le taux de ploïdie de l'Aegylopse et de la faire passer du stade diploïde au stade exaploïde. Rien de plus simple, à condition de suivre scrupuleusement le processus qui convient (description succincte, les scientifiques me pardonneront et nous apporteront peut-être quelques précisions). 1ère opération : Dédoublage du capital chromosomique par traitement à la colchicine. Pour passer du stade diploïde (14 chromosomes) au stade tétraploïde (28 chromosomes). Encore faut-il obtenir des résultats viables qui vont pouvoir être cultivés et développés dans son petit jardin. 2ème opération : Croisement de plantes diploïdes et de plantes tétraploïdes. Parmi la quantité de leurs produits, on obtient des sujets diploïdes, d'autres tétraploïdes et quelques (rares) plants triploïdes (21 chromosomes). Bien entendu, la sélection ne se fait pas à l'oil nu et il faut savoir ce que l'on cherche. 3ème opération : dédoublage des sujets triploïdes à la colchicine pour obtenir des plants exaploïdes (42 chromosomes). Nous voici parvenus devant la reproduction de notre blé moderne, en tous points comparable à nos variétés cultivées.

Sauf que l'on est obligé de convenir que cela ne risque pas d'être le produit du hasard. Encore moins le résultat d'un bricolage décidé au fond d'une hutte de paille. Et tout à coup, l'interrogation se pose, avec une acuité stupéfiante : Que s'est-il donc passé il y a 10 000 ans, du côté de ce Moyen Orient où l'agriculture a été inventée avec l'apparition de notre plante nourricière ? L'ancêtre du professeur Jolivet s'appelait-il Cérès ? Le Dieu à qui les Grecs attribuent l'invention de cette plante ? Son laboratoire ne devrait pas manquer d'intérêt. Il faut savoir que depuis ces temps anciens, nos blés avaient largement dégénéré, et surtout, devenaient de moins en moins résistants aux maladies. Aussi, si le blé de nos chercheurs n'a pas été directement commercialisé, il a servi et sert encore depuis, à de nombreux sélectionneurs de semences comme géniteur pour introduire des gènes de résistance au froid ou aux maladies cryptogamiques. Et cela dans des millions de variétés cultivées. A noter que le blé retrouvé dans les sépulture égyptiennes a servi lui aussi à régénérer les espèces modernes

Une question se pose alors. De quel droit quelques multinationales arrogantes peuvent se permettrent, en s'appuyant sur des traités avantageux, de breveter tout cela ? 12 000 ans de recherches privatisées en quelques années, ne serait-ce pas se moquer du monde ?Ces plantes ne devraient-elles pas être classées, pour le moins, patrimoine de l'humanité ?